Les étudiant·es de l’EPSAA créent des éditions pour l'exposition De mémoire et de Temps aux Archives de Paris

Les étudiant·es de l’EPSAA créent des éditions pour l'exposition De mémoire et de Temps aux Archives de Paris

Après avoir visité l'exposition De mémoire et de temps d'Eric Genevrier aux Archives de Paris, les étudiant·es de l'EPSAA ont conçu et réalisé des éditions retraçant cette exposition photographique.

Exposition De Mémoire et de Temps et conception d’éditions par les étudiant·es de l’EPSAA

En novembre dernier, les étudiant·es de deuxième année de l’EPSAA ont eu l’opportunité de visiter les Archives de Paris ainsi que l’exposition photographique De mémoire et de Temps d’Eric Genevrier, artiste photographe et enseignant aux ateliers beaux-arts de la Ville de Paris.

Dans le cadre d’un cours dédié à l’édition (avec Gwladys ESNAULT) au sein de l’EPSAA, les étudiant·es ont été invité·es à concevoir leur propre version d’une édition mettant en valeur cette exposition et son regard sur les archives parisiennes. 

Chaque étudiant·e a ainsi développé une approche graphique et éditoriale unique, qu’il a ensuite présentée devant un jury composé de professionnels du secteur.

Une édition choisie pour être imprimée

Parmi toutes les éditions présentées, c’est celle d’Emma Senaux qui a été sélectionnée par le jury. 

Son travail sera édité en plusieurs centaines d’exemplaires et diffusé au sein des Archives de Paris, ainsi qu’à leur réseau, à la Direction des Affaires Culturelles, aux Ateliers Beaux-Arts (ABA) et aux bibliothèques de la Ville de Paris. 

Une belle reconnaissance pour son travail, qui met en lumière l'exposition De mémoire et de Temps avec une approche éditoriale soignée et originale. 

Félicitations à elle pour cette réalisation !

Emma Senaux raconte en détails la conception de son édition :

Peux-tu nous présenter ton édition et l’approche que tu as choisie pour représenter l’exposition De mémoire et de Temps ?

Mon édition trouve son originalité surtout dans mon concept et son exécution, qui se retrouvent directement dans la couverture où j’ai organisé l’ensemble des photos de M. Genévrier. Pour moi, le livre devait être grand et mettre en avant au maximum le travail du photographe ainsi que les témoignages. Le grand format était pour moi une solution évidente.

Quand j’ai commencé à réfléchir à ce que je voulais pour cette édition, j’ai essayé de me mettre à la place du photographe, des archives et des employés qui ont témoigné. Pour moi, le plus important était que tout le monde soit mis en avant, autant le lieu que les personnes qui ont travaillé sur le projet.

Quelles ont été tes principales inspirations pour concevoir cette édition ?

“Mes inspirations sont surtout venues du bâtiment et du fonctionnement des archives. J’ai essayé de comprendre au mieux ce qu’était cet endroit, pour cela les témoignages ont été très utiles. Les inspirations graphiques, elles, sont venues après. J’ai cherché des inspirations qui rentraient dans mon concept et non l’inverse. C’est plus contraignant au début, mais cela permet une cohérence bien plus importante de l’édition.”

Pourquoi as-tu fait ces choix graphiques (mise en page, typographie, couleurs, matériaux…) ?

“Je me suis inspirée de catalogues d’exposition mais aussi de catalogues d’objets, car cela rentrait dans mon concept. Pour la typographie, j’ai voulu rester sobre. J’ai choisi une seule typographie, assez simple et permettant une lecture agréable, ce qui me paraissait essentiel vu tous les témoignages présents dans le projet. Pour hiérarchiser mon édition, étant donné que je n’avais qu’une seule police d’écriture, j’ai surtout joué sur la graisse et la taille des caractères. 

La seule réelle fantaisie de mise en page que je me suis permise d’ajouter sont les lignes qui encadrent la photo de l’employé et son témoignage. 

J’ai voulu faire un clin d'œil aux allées de rangement où les archives sont entreposées en mettant l’autre photo et le texte en pleine page dans un encadré. Cela m’a également permis de mettre ces éléments en valeur, je ne voulais pas minimiser leur importance. 

Aussi, je n’ai utilisé que du noir car la couleur aurait trop pris le pas sur les photographies.

En termes de matériaux, cela reste aussi très simple : un papier de 120 g sur papier couché pour les pages intérieures et un papier 200 g légèrement brillant, type magazine, pour la couverture.”

Comment as-tu intégré la thématique des archives dans ton travail ?

“Les Archives de Paris sont un lieu qui, pour moi, évoque la recherche, la réflexion, la mémoire, où chaque élément est organisé pour faciliter la découverte.

À travers cette édition, je souhaitais refléter cet ordre, cette méthodologie, la richesse que contient ce lieu. C’est pour cela que j’ai choisi le concept de collection : il remplissait tous les critères. C’est pour cela que ma couverture est ainsi organisée : c’est une collection de photographies parfaitement rangées.”

As-tu rencontré des défis particuliers lors de la conception et la réalisation de ton édition ? Si oui, lesquels ?

“J’ai choisi une typographie spécifique afin que cette édition soit facile à lire. D’ailleurs j’ai passé beaucoup de temps à créer mon gris typographique, ce qui était assez difficile. 

Étant donné que mon concept était assez simple dans le fond, l’exécution n’a pas trop été compliquée, surtout que j’avais Madame Esnault qui m’aidait pour les parties techniques. Ensuite, c’est la fabrication de la maquette qui a été très compliquée et je dois remercier David, le responsable du Fab Lab, qui a été d’une très grande aide.”

Si tu avais eu plus de temps ou de ressources, aurais-tu changé certains aspects de ton édition ?

“Dans l’édition elle-même, non, j’en suis plutôt contente. Par contre, la maquette a plein de petits détails que j’aurais pu améliorer, ça m’a permis d’apprendre justement.”

Comment as-tu vécu la présentation devant le jury externe ?

“Le jury était un peu stressant, mais on commence à avoir l’habitude, on en fait souvent à l’EPSAA. En plus, je suis passée la dernière, j’ai eu le temps d’écouter les autres, de voir comment ça se passait et de revoir ma propre présentation.”

Qu’as-tu ressenti en apprenant que ton édition avait été choisie ?

“Contente bien sûr, mais beaucoup de mes camarades se sont permis plus de libertés que moi et ont proposé des éditions incroyables. 

J’ai trouvé que beaucoup d’autres projets étaient intéressants graphiquement et conceptuellement. Nous avons tous fait des choix. J’ai décidé de suivre la demande, cela m’a réussi, mais cela ne veut pas dire que je pense avoir fait la meilleure édition de la classe.”

Qu’aimerais-tu que les visiteurs et lecteurs retiennent de ton édition lorsqu’ils la découvrent ?

“J’aimerais que mon travail mette en valeur le contenu de l’édition. Le but est qu’il serve le sujet et non qu’il prenne le pas sur lui.” 

As-tu un conseil à donner aux futurs étudiants qui auront à travailler sur un projet similaire ?

“Soyez organisés, osez prendre des décisions et, avant de vous lancer, réfléchissez beaucoup à ce que vous attendez du sujet et au sujet lui-même. Vous gagnerez beaucoup de temps et votre travail n’en sera que meilleur.

N’hésitez pas à vous perdre dans des recherches qui n’ont aucun sens, vous décanterez le tout ensuite. Et surtout, si vous n’êtes pas convaincus par votre projet, ne le montrez pas si vous n’avez pas les moyens de le changer : défendez-le quand même jusqu’au bout. Vous aurez plus de chances de convaincre si vous êtes convaincus. Ne dénigrez pas votre travail, ayez conscience de ses défauts mais gardez-les pour vous et essayez d’analyser ce qui ne vous plaît pas après.”

 

Inscription newsletter

Je veux suivre les actualités de l’EPSAA

Voir la dernière newsletter Consultez nos mentions légales